Archives et patrimoine de Gennevilliers

Quelques repères de l'histoire de la ville

Gennevilliers à travers son histoire, des débuts du peuplement jusqu’à la seconde guerre mondiale.

  • On a trouvé à Gennevilliers des indices d'une occupation gallo-romaine notamment des tessons, des pièces gauloises puis des vestiges d'habitats structurés, prouvant un peuplement ancien et continu dès la période carolingienne (IXe-Xe siècle). Les premiers écrits mentionnant le village datent du XIIe siècle. Les habitants vivent de l'agriculture et de l'élevage. Gennevilliers dépend alors de l'Abbaye de Saint-Denis, grand propriétaire terrien en Ile-de-France. Les serfs y sont affranchis en 1248.

  • Le territoire de Gennevilliers est situé dans une boucle de la Seine en aval de Paris. Il forme une plaine de basse altitude dont le sol est constitué d’anciens alluvions de nature sableuse. Cette situation l'a rendu vulnérable aux inondations. La crue la plus dévastatrice a été celle de 1740. Les habitants ont construit des digues pour s'en protéger et ont longtemps entretenu un fossé, sans doute un ancien bras de Seine, afin de s'en servir de canal d'évacuation des eaux. Ce fossé de l’Aumône marque aussi les limites avec les communes d’Asnières et de Colombes.

  • La paroisse de Gennevilliers est érigée en 1302. La construction de l'église Sainte-Marie-Madeleine, l'un des plus anciens bâtiments de la ville, commence en 1650 et sa consécration a lieu en 1665. Un portail néoclassique sera ajouté ultérieurement.

  • À partir de la deuxième moitié du XVIIIe siècle, le maréchal duc de Richelieu, petit neveu du cardinal, fait aménager un château dans un grand parc (actuellement à l'emplacement de la Cité-jardin) avec pièces d'eau et joli belvédère. Le roi Louis XV y est parfois invité lorsqu’il vient chasser dans les garennes de Gennevilliers. C'est aussi dans l'orangerie de ce château qu'a lieu, le 26 septembre 1783, la première représentation du "Mariage de Figaro" par Caron de Beaumarchais. Ce texte précurseur des idées nouvelles annonce les bouleversements à venir. Le bâtiment des communs ou écuries reste un témoignage de cette époque.

  • Début 1789, une révolte a lieu car le gibier ravage les cultures et les vignes. Les paysans n'ont, en effet, pas le droit de chasser car Gennevilliers est siège d’une capitainerie ou réserve royale de chasse. Appelée à fournir aux Etats-Généraux le cahier de doléances, la paroisse de Gennevilliers demande notamment l'entretien des digues, l'abaissement des tarifs des bacs pour traverser la Seine et la suppression des capitaineries de chasse.

  • C'est seulement dans la première moitié du XIXe siècle, que les premiers ponts sont construits : celui d'Argenteuil en 1832, de L'Ile-Saint-Denis en 1844. Et il faut attendre la deuxième moitié du XIXe siècle pour la réalisation du pont de chemin de fer d'Argenteuil en 1863, du pont de Clichy en 1869 et du pont routier d’Epinay en 1878. Pendant la guerre de 1870, la plupart de ces ouvrages sont détruits et doivent être reconstruits. Dès 1876, un tramway passe par le pont de Clichy pour relier ainsi Gennevilliers à Paris.

  • L’ingénieur Alfred Durand-Claye, invente un système d'épandage des eaux usées de Paris. Dès 1869, un jardin modèle en bord de l’avenue des Grésillons, côté Asnières, est aménagé afin de démontrer les mérites de ce type d’agriculture qui peu à peu va se développer dans la plaine gennevilloise. Cette culture maraîchère de meilleur rendement est une source d'approvisionnement pour Paris. Le poireau de Gennevilliers est alors célèbre sur tous les marchés. Des carrières se multiplient également sur le territoire afin d'extraire un sable fin, très apprécié en tant que matériau de construction.

  • En cette fin du XIXe siècle, les peintres Claude Monet, Berthe Morisot (belle-sœur d’Edouard Manet), Alfred Sisley, Auguste Renoir fréquentent Gennevilliers où habitent Gustave Caillebotte et la famille Manet. Le grand-père et l’arrière-grand-père d’Edouard Manet ont été maires de la commune. Plus de 350 tableaux impressionnistes représentent Gennevilliers. Caillebotte qui réside au Petit-Gennevilliers est élu conseiller municipal le 20 mai 1888. Personnage aux multiples talents, peintre, architecte naval, philatéliste, jardinier passionné par les fleurs, il est aussi un initiateur de régates. En tant que mécène, il collectionne les tableaux de ses amis impressionnistes qu’il lègue à l’Etat. Ces œuvres sont conservées aujourd’hui au musée parisien d’Orsay.

  • En 1862, la mairie est construite au village. Un nouveau quartier aux Grésillons commence à se développer à la fin du XIXe siècle. Le premier refuge pour les animaux abandonnés, ancêtre de la SPA (Société Protectrice des Animaux), ouvre ses portes à Gennevilliers rue du Moulin de la Tour (actuelle avenue Henri-Barbusse) en 1903.

  • Une ligne de chemin de fer avec édification d’une gare est réalisée en 1908. Elle sert surtout à desservir la grande et nouvelle usine à gaz. Peu à peu d'autres entreprises, notamment liées à l'automobile, vont s'installer sur le territoire : Gnôme et Rhône au Petit-Gennevilliers, Chenard et Walcker en 1908, les tracteurs Far, le Carbone, etc.

  • L'inondation de 1910 qui n'épargne pas Gennevilliers et ses habitants, met, un temps, toutes les activités à l’arrêt.

  • Aux Grésillons, le premier grand HLM ou HBM (habitations à bon marché) de Gennevilliers est implanté dès les années 20 au 74 avenue de l’arbre sec (actuelle avenue Paul-Vaillant-Couturier). Une église remplace la chapelle.

  • En 1922, la commune fait ériger dans le cimetière (l’ancien cimetière) un monument "à la mémoire des soldats morts à la grande guerre".

  • Après la première guerre mondiale, le développement industriel prend un nouvel essor avec notamment l’installation de la grande centrale électrique en 1919, puis les câbles Geoffroy Delore en 1924, l'usine de teinturerie Roux, le Cinéma Tirage Maurice, les peintures et vernis Valentine en 1927, puis les établissements Delachaux, Aubert et Duval, Chausson, General Motors, etc. Gennevilliers devient une importante ville ouvrière de la banlieue parisienne.

  • L'édification de la Cité-jardin débute dès 1923. Les travaux de construction des deux premiers bassins du port commencent en 1928. Villeneuve-la-Garenne se détache de Gennevilliers et devient commune indépendante en 1929.

  • La ville déjà dotée d’écoles au village rue Aguado, aux Grésillons et à Villeneuve la Garenne inaugure le groupe scolaire Pasteur et sa maternelle de style art-déco en 1933. La population de Gennevilliers qui comprenait un peu moins de 1 000 habitants en 1800 dépasse les 10 000 en 1900 et atteint presque les 30 000 en 1936.

  • En 1934, puis à nouveau en 1935, une municipalité communiste, avec à sa tête le maire Jean Grandel, est élue.

  • En 1935, la salle des fêtes de la Cité-jardin devient la « Maison pour Tous » avec des activités proposées aux jeunes dans les domaines de la culture et des loisirs. Le château du Bonheur à Granville accueille les premières colonies de vacances.

  • Aux Grésillons, une poste est installée place Jaffeux. Un grand marché est inauguré en 1937 et la salle des fêtes attenante en 1938. Une école professionnelle à la suite des cours complémentaires industriels existants depuis 1935, ouvre ses portes dans ce quartier en 1939 peu avant la seconde guerre mondiale.
Les maires qui se sont succédé depuis 1934 sont les suivants :
  • Jean Grandel de 1934 à 1939, fusillé à Châteaubriant en octobre 1941,
  • Waldeck L'Huillier de 1945 à 1973,
  • Lucien Lanternier de 1973 à 1987,
  • Jacques Brunhes de 1987 à 2001,
  • Jacques Bourgoin de 2001 à 2014,
  • Patrice Leclerc depuis 2014.
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