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Le théâtre de Gennevilliers (T2G) rouvre ses portes après deux mois de fermeture. Daniel Jeanneteau, son directeur, nous présente la programmation de la saison à venir. Entretien.

La saison dernière a été dense avec des reports de spectacles qui sont venus s’ajouter à la programmation. Cette année, comment avez-vous conçu la programmation ?

Ce fut effectivement une saison bien chargée mais il était important de reprogrammer les spectacles qui avaient dû être annulés compte tenu de la crise sanitaire. On a respecté nos engagements vis-à-vis du public et des compagnies. Cette année, la saison est plus maîtrisée avec des choix murement réfléchis. Nous proposons un équilibre entre théâtre, danse, spectacles contemporains, classiques, adultes et jeunes publics.

Si vous ne deviez conseiller qu’un spectacle, ce serait lequel ?

C’est difficile de répondre à cette question tant la programmation donne la place à plusieurs formes de théâtre. Tous les spectacles que nous proposons sont bons, sinon nous ne les aurions pas programmés. Je vais quand même faire plusieurs choix pour ne pas esquiver la question. La trilogie des identités est une pièce très impressionnante à la limite du documentaire. Elle aborde la question des identités comme j’ai rarement vu au théâtre. La Cerisaie, pièce de Tchekhov que je mets en scène avec Mammar Benranou, est le deuxième grand spectacle que je propose ici à Gennevilliers. On l’a créé au Japon en plein confinement avec des comédien·nes français·es et japonais·es. Saga de Jonathan Capdevielle, artiste associé au T2G, est une pièce contemporaine et en même temps très accessible, très populaire. J’aime beaucoup. Enfin, je dirai Ça dada, un beau grand spectacle familial qui plus est très drôle.

Les pièces que vous proposez ne sont-elles pas un peu trop élitistes ?

Non je ne peux pas laisser dire ça. Il faut venir au théâtre pour s’apercevoir que ce n’est pas vrai. Nous proposons de nombreuses pièces accessibles à toutes et tous qui sont très populaires. Pour autant, nous ne sommes pas un théâtre de divertissement permanent. C’est un parti pris que nous assumons. Ce n’est pas pour autant que nous nous adressons à un public élitiste. Parfois, devant certains spectacles, on est un peu dérangé, troublé. Mais le trouble c’est important. Les gens ne sont pas bêtes ; on n’a pas besoin de les infantiliser. Nous faisons confiance au public.

La population gennevilloise se déplace-t-elle au théâtre ?

Nous avons gagné du terrain à ce sujet. Il y a plus de spectateur·rices de Gennevilliers, Asnières et Clichy qu’avant. Bien que d’un point de vue architectural, le théâtre tourne le dos à la ville, nous nous efforçons de nous adresser aux habitantes et habitants du territoire. Par exemple, le spectacle Combats sera présenté au printemps en itinérance dans la ville. Ce n’est pas la première fois. En juillet 2021, nous avions joué la pièce Aguets, partition pour un cirque ensauvagé au parc des Sévines dans le cadre des festivités d’été. Nous organisons aussi des ateliers libres ouverts à toutes et tous deux jeudis par mois sans inscription. C’est une manière d’ouvrir le théâtre au plus grand nombre et ça fonctionne. Nous avons beaucoup de Gennevillois·es à ces ateliers.

Vous avez pris la direction du T2G il y a 6 ans. Vous souhaitez rester ?

Je suis dans mon deuxième mandat de directeur du théâtre. Je me plais énormément, ici, à Gennevilliers. J’espère faire un troisième mandat soit jusqu’à la fin de l’année 2026.

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